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Fioul domestique et biofioul : quelle est la différence en matière d’émission de CO2 ?

Actualités du fioul

Publié le 12/11/2020 à 11h36

La Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage soutient le développement d’un biofioul. L’espoir est que celui-ci puisse être utilisé sur le long terme et donner des perspectives d’avenir à une filière menacée par l’interdiction d’installer des chaudières au fioul neuves à partir du 1er janvier 2022. Mais dans quelle mesure ce biofioul émet-il moins de CO2 que le fioul ordinaire ?

biofioul consommation

Au cœur de l’été, le gouvernement a annoncé l’interdiction d’installer des chaudières au fioul neuves à partir de 1er janvier 2022. Cette mesure, traduisant une volonté d’accélérer la transition énergétique et écologique, a surpris les acteurs de la filière du fioul qui espéraient disposer d’un peu plus de temps pour s’adapter à la fin annoncée des chaudières au fioul. Parmi les perspectives s’offrant à eux, la possibilité de développer un biofioul, produit à partir d’extraits de colza, aussi pratique à utiliser que le fioul domestique, mais moins polluant.

L’annonce gouvernementale force les acteurs à accélérer ce développement, avec l’espoir que les efforts entrepris depuis plusieurs années ne seront pas vains.

Comment est constitué ce biofioul à base de colza ?

L’idée poursuivie est de proposer un combustible sous la forme d’un mélange de fioul domestique et d’ester méthylique d’acide gras issu du colza. Cette plante à fleurs jaunes peut en effet être cultivée dans nos contrées. Ses propriétés permettent d’envisager la production d’un combustible susceptible de faire fonctionner des installations de chauffage dont les caractéristiques sont proches des chaudières au fioul que nous connaissons.

Le biofioul que la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage souhaite proposer sur l’ensemble du marché français dès 2022 est composé à 70% de fioul domestique et à 30% d’extraits de colza. Ce combustible pourrait alimenter les chaudières au fioul actuelles à condition d’en changer le bruleur.

À plus long terme, l’idée est d’augmenter la part de colza dans la composition du biofioul, pour que celui-ci soit 100% végétal à l’horizon 2040.

Dans quelle mesure le biofioul est-il moins polluant ?

L’interdiction d’installer des chaudières au fioul pourrait se traduire dans la loi par un abaissement des seuils d’émission de CO2 autorisés pour l’ensemble des appareils de chauffage. Les émissions de la combustion du fioul sont 0.264 kg CO2/kWh. Le nouveau seuil envisagé serait de 0,250 kg CO2/kWh. De cette manière, le gouvernement pourrait exclure du marché les appareils fonctionnant au fioul domestique.

Le biofioul, toutefois, pourrait encore avoir une place sur le marché.

Des émissions de CO2 réduites de 15 à 50%

On estime que la combustion d’un biofioul intégrant 10% d’extraits de colza génère 5% de CO2 en moins que celle du fioul domestique. Plus la part du végétal est importante dans la composition, plus les émissions de CO2 sont réduites.

La combustion d’un biofioul composé de 30% d’extraits de colza, comme celui que la filière souhaite commercialiser dès 2022, produirait 15% de CO2 en moins. Son utilisation pourrait donc se faire dans le respect des nouveaux seuils envisagés.

Avec un biofioul composé à 50% d’extraits de colza, les émissions de CO2 liées à la combustion sont 25% moins importantes que celles produites avec un fioul domestique. Un biofioul 100% végétal permettrait de réduire les émissions de 50%.