Déconfinement : pourquoi les prix du fioul restent assez bas ?
Publié le 10/06/2020 à 16h00
Alors que de nombreux analystes s’accordaient à dire que le prix du fioul allait repartir à la hausse avec le déconfinement, on constate que la hausse reste jusqu’ici mesurée. Nous revenons sur les facteurs qui expliquent cette situation.
Dans de nombreux pays, le confinement strict a pris fin et un retour à une vie plus ou moins normale est donc d’actualité. Selon de nombreux observateurs, ce déconfinement devait aller de pair avec une hausse des prix du fioul. Pourtant, cette augmentation se fait encore attendre.
Des prix très éloignés de ceux d’avant la crise
Pour expliquer cette situation, il faut bien comprendre que le prix du fioul est avant tout lié au cours du pétrole. Celui-ci, depuis le début de la crise du coronavirus, a véritablement plongé, pour atteindre un niveau que l’on n’avait plus connu depuis de nombreuses années (près de 20 dollars le baril).
Depuis lors, ce mêle baril a repris un peu des couleurs, atteignant les 30 dollars, voire les 40 dollars au cours des derniers jours. Cela dit, ces prix restent encore bas et nous sommes loin de ceux connus avant la crise. Il en va de même pour les prix du fioul, toujours très avantageux par rapport à l’avant-crise :
948 € les 1000 litres au 1er janvier ;
730 € les 1000 litres au 1er juin.
La limitation de l’offre en question
Il est clair que, comme attendu, la fin du confinement a entraîné une augmentation de la consommation de pétrole et de ses produits dérivés. Toutefois, c’est au niveau de l’offre que des questions se posent.
Si le cours du pétrole s’est relevé à partir de la fin du mois d’avril, c’est en effet en raison de la décision de l’OPEP et de ses alliés (l’OPEP+, donc, qui compte aussi dans ses rangs la Russie) de limiter drastiquement sa production au cours des mois de mai et juin. Cette réduction de la production, de près de 10 millions de barils par jour, constituait en effet un chiffre inédit. Cette diminution devait en principe être ramenée à 7,7 millions de barils par jour au 1er juillet.
Toutefois, face à la situation, chacun s’attendait à ce que la réduction de 9,7 millions de barils par jour, décidée le 12 avril, soit prolongée. Mais la Russie a laissé planer le doute à ce sujet au cours des dernières semaines, semant un vent de panique sur les places boursières. C’est ce qui explique que la hausse des prix se soit fait attendre.
Une hausse sensible au cours des derniers jours
Il semble toutefois que les membres de l’OPEP+ se soient mis d’accord pour prolonger la réduction de 9,7 millions de barils par jour pour une durée de 1 à 3 mois. Cette décision a contribué à faire remonter le cours du baril au-delà des 40 dollars, un seuil qu’il n’avait plus franchi depuis trois mois.
Cela signifie peut-être que les prix vont reprendre leur envol au cours des prochaines semaines. Si vous devez commander du mazout, il est donc plus que jamais temps de le faire !