Remplacer sa chaudière au fioul par une chaudière au bois : quels défis techniques et économiques ?
Equipements chauffage au fioul domestique
Publié le 30/09/2024 à 09h35 mis à jour le 30/09/2024 à 09h39
Depuis le 1er juillet 2022, les nouvelles installations fonctionnant exclusivement au fioul ou au charbon sont interdites en France. Depuis, de nombreux ménages choisissent de remplacer leur chaudière fioul par une chaudière bois. Mais quels défis techniques et économiques les attendent ?
Remplacer une chaudière fioul par une chaudière bois : les défis techniques
Si le chauffage au bois représente indéniablement une solution d’avenir, vous devez toutefois vérifier la faisabilité du projet sur plusieurs points avant de vous lancer.
S’assurer de la compatibilité avec le système existant
Une chaudière à bois fonctionne à peu près de la même manière qu’une chaudière classique. Le logement doit absolument disposer d’un circuit de chauffage complet. Celui-ci se compose d’un générateur de chaleur — la chaudière — et d’un émetteur de chaleur (radiateurs, plancher chauffant). Ces deux éléments sont reliés par des tuyaux qui permettent la circulation de l’eau de chauffage.
En revanche, l’installation inclut également la mise en place d’un conduit d’évacuation de fumée. Des travaux s’imposent si le logement n’en possède pas. Si c’est le cas, une vérification du conduit et, au besoin, une remise à niveau technique, sont à prévoir.
Disposer d’un espace suffisant pour l’installation
Un système de chauffage tel que la chaudière à bois requiert une logistique précise. Tout d’abord, l’équipement ne se limite pas simplement au générateur de chaleur. En effet, il faut prévoir de la place pour le ballon tampon d’eau chaude, qui sert à stocker l’énergie produite par la combustion du bois, afin de la redistribuer ultérieurement. De ce fait, l’installateur va devoir créer un circuit secondaire entre ce ballon et les émetteurs de chaleur.
De plus, vous devez disposer d’un lieu pour stocker le combustible, qu’il s’agisse de granulés ou de bûches. L’espace de stockage réservé au bois doit impérativement se situer en intérieur ou à l’abri de l’humidité, sous peine de performances fortement réduites. Par ailleurs, les bûches ne peuvent être posées directement au sol et le bois doit tout de même pouvoir « respirer ». Les lourdes bâches sont donc à éviter. Les dimensions de l’espace de stockage dépendent du type de rechargement. S’il est automatique, le silo à granulés risque d’être imposant. Il va également devoir être placé à proximité de la chaudière. Enfin, un rechargement manuel des bûches implique également d’installer le stockage proche de l’appareil.
Entretenir régulièrement la chaudière à bois
Autre défi technique important : les obligations en termes de maintenance. Pour d’évidentes raisons de sécurité et de performance, les conduits d’évacuation doivent rester en bon état. Deux ramonages par an, effectués par un professionnel, sont nécessaires. Celui-ci doit également tester son étanchéité tous les trois ans. De même, un entretien annuel de l’appareil demeure obligatoire depuis 2009. L’artisan RGE (Reconnu garant de l’environnement) vérifie si la chaudière répond convenablement aux normes de sécurité et procède à son nettoyage complet.
Pour que l’ensemble de l’installation fonctionne dans le temps, privilégiez un combustible non traité prévu pour le chauffage, si possible labellisé NF Bois de Chauffage.
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Remplacement d’une chaudière fioul par une chaudière bois : les défis économiques
Le coût d’achat et d’installation de la chaudière à bois reste relativement élevé par rapport à celui d’une chaudière fioul. Globalement, une chaudière à fioul n’excède pas un prix de 8 000 €, sans compter les frais d’installation. Une chaudière à bois peut coûter jusqu’à 10 000 €. Le prix d’une installation complète de chauffage central au bois en incluant la chaudière, les radiateurs et les équipements annexes est compris entre 15 000 et 25 000 €. Toutefois, il est possible d’abaisser la facture grâce aux aides financières de l’État.
Quelles aides financières pour remplacer une chaudière fioul par une chaudière bois ?
Il existe plusieurs aides de l’État pour vous aider à financer votre nouvel équipement.
- MaPrimeRénov’, une aide de l’Anah (Agence nationale pour l’habitat).
- La prime énergie de votre fournisseur énergétique, également appelée prime CEE (Certificats d’économie d’énergie).
- Le dispositif « Coup de pouce chauffage ». Il s’agit d’une aide spécialement destinée à celles et ceux qui souhaitent remplacer leur chaudière au fioul par un équipement plus performant et moins polluant.
- Le taux de TVA réduit à 5,5 % au lieu de 20 %.
- L’éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ).
- Les aides des collectivités locales.
Un investissement rapidement rentable
Si le remplacement d’une chaudière au fioul par une chaudière à bois représente un investissement important, celui-ci peut être assez rapidement rentabilisé. Tout d’abord, se chauffer au bois s’avère économique. En effet, le combustible — bûches et plaquettes — coûte entre 50 et 120 € la tonne. Quant aux granulés, leur prix se situe entre 250 et 400 € la tonne. La facture énergétique annuelle pour un logement de 150 m² est estimée entre 450 et 900 €. À titre de comparaison, la facture énergétique pour le fioul peut grimper jusqu’à 1 500 €.
Autre bonne nouvelle : le rendement efficace des chaudières à bois engrange jusqu’à 30 % d’économies énergétiques. Leur taux de rendement peut en effet atteindre les 90 % selon le modèle choisi.
Un système de chauffage écologique
Il s’avère également indispensable de rappeler que cet investissement profite également à l’environnement. La chaudière à bois entre dans la catégorie des chaudières biomasses: le bilan carbone de ce type d’appareil est quasiment nul. Lorsqu’il se consume, le bois rejette du CO2 récupéré par les arbres grâce au principe de la photosynthèse.
Les chaudières qui fonctionnent à l’électricité, au gaz et au fioul rejettent respectivement environ 130 g, 235 g et 300 g de CO2 par kWh. La chaudière à bois, elle, n’en génère que 9 g par kWh.
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