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Quelles conséquences la crise au Venezuela peut-elle avoir sur les prix du fioul ?

Actualités du fioul

Publié le 20/02/2019 à 09h40 mis à jour le 11/06/2019 à 14h49

Le Venezuela, l’un des plus importants producteurs de pétrole au monde, connaît de graves tensions politiques et économiques depuis plusieurs mois. Quelles implications cette situation pourrait-elle avoir sur le prix du fioul ?

fuel venezuela

Depuis plusieurs mois, le Venezuela est plongé dans une crise profonde. Celle-ci a une influence sur la production et l’exportation de pétrole, la principale ressource du pays. Or, le Venezuela comptant parmi les principaux pays producteurs au monde, la chute de la production dans ce pays a une influence sur l’équilibre du marché global du pétrole et, donc, sur les prix du fioul

Aux origines de la crise vénézuélienne

Pour comprendre la crise qui se déroule actuellement au Venezuela, il faut revenir un peu en arrière. Le pétrole est exploité au Venezuela depuis 1917. Cette production est nationalisée depuis 1976 et placée sous l’égide d’une société appelée PDVSA (Petroleos de Venezuela SA). Lors de la nationalisation, il était prévu dans les statuts de la société de lui laisser une certaine liberté : choix d’administrateurs et de personnel qualifié, réinvestissement des bénéfices dans la modernisation de l’outil de production, etc.

En 1999, Hugo Chavez, instigateur d’un coup d’Etat quelques années plus tôt, est élu président. D’obédience communiste, le nouveau chef d’Etat décide d’investir massivement dans des mesures destinées à lutter contre la pauvreté, le chômage, la malnutrition, et les inégalités de manière générale. Pour financer ces mesures, l’argent du pétrole va être massivement utilisé. Des milliers de travailleurs de PDVSA seront également licenciés pour faire place à des collaborateurs plus proches du régime, mais par forcément très qualifiés. Le successeur de Hugo Chavez, Nicolas Maduro, poursuivra dans cette voie.

Une hyper dépendance au pétrole

Au-delà de cette gestion de la production pétrolière, les secteurs privé et industriel ont en outre été très délaissés par les régimes Chavez et Maduro. Le pays s’est donc retrouvé extrêmement dépendant du pétrole, plus encore que durant les décennies précédentes.

Ainsi, lorsque le prix du baril a commencé à chuter en 2008, le Venezuela a été confronté à d’importantes difficultés économiques conduisant notamment à des pénuries alimentaires récurrentes. La deuxième chute du cours du pétrole vécue durant les derniers mois a accentué ce phénomène et aggravé le mécontentement des citoyens. Une opposition politique s’est aujourd’hui formée autour d’un nouvel homme fort, Juan Guaido. De plus en plus de pays soutiennent l’opposition plutôt que le pouvoir en place, qui peut toujours compter sur le soutien de l’armée.

Une chute constante de la production

Cette tension politique contribue beaucoup à la baisse de la production de pétrole vénézuélien au cours des dernières années :​

2012139,2 millions de tonnes/an 
2013137,6 millions de tonnes/an 
2014138,2 millions de tonnes/an 
2015135,2 millions de tonnes/an 
2016123,1 millions de tonnes/an 
2017108,3 millions de tonnes/an

 

Sur cinq ans, la production de pétrole vénézuélien est donc passée de 139,2 millions de tonnes par an à 108,3 millions de tonnes par an. Cette diminution est très importante dans un pays dont l’économie repose essentiellement sur le pétrole.

Au-delà des tensions politiques, c’est aussi la gestion de PDVSA qui est en cause. Les ponctions massives de l’Etat dans les caisses de la société ont rendu impossibles les investissements dans l’outil de production. Aujourd’hui, les installations de production de pétrole vénézuéliennes sont donc en bout de course, et ni PDVSA ni l’Etat vénézuélien n’ont les moyens de les moderniser.

Quel impact sur les prix du fioul ?

La chute constante de la production de pétrole de l’un des principaux pays producteurs au monde joue sur l’équilibre entre l’offre et la demande. Alors que la demande est relativement stable, l’offre doit composer sans l’important apport vénézuélien. Dès lors, en vertu de la loi de l’offre et de la demande, on pourrait voir les prix du fioul augmenter, d’autant que la production des pays de l’OPEP a également été diminuée.

 

Pour aller plus loin :