Prix du fioul : quelle évolution en mars 2020 ?

Mois au cours duquel la pandémie de coronavirus s’est répandue dans le monde entier, mars a été marqué par une nouvelle baisse importante des prix du fioul. Nous revenons sur cette évolution et sur ce qui l’explique.

Depuis le début de l’année, les mois se suivent et se ressemblent pour le cours du fioul. La raison est évidemment l’épidémie de coronavirus, qui s’est véritablement transformée en pandémie au cours du mois de mars. Cette évolution a eu un impact important sur le cours du pétrole et, donc, sur le prix du fioul.

Une baisse de 81 euros sur le mois

Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous, la différence est très importante entre le début et la fin du mois de mars. 1000 litres de fioul s’achetaient en effet 837 euros à la fin février, et ils ne coûtaient plus que 756 euros le 30 mars, soit une différence de 81 euros.

On peut également noter d’importantes variations de prix sur certaines semaines, notamment les deux premières semaines du mois de mars, où les prix ont chuté de 20 € et de 43 €. Le niveau de prix actuel n’avait plus été atteint depuis 2017.

Quelles sont les raisons de cette évolution ?

La crise du coronavirus a eu un impact très important sur la demande mondiale en pétrole. Celle-ci a chuté d’environ 30% depuis le début de la crise, ce qui est énorme. Durant la même période, l’offre n’a, elle, pas diminué. Au contraire : l’Arabie Saoudite, 2^e producteur mondial de pétrole, a décidé d’augmenter sa production et de brader les prix. Cela veut dire qu’on se retrouve dans une situation de saturation du marché. L’offre étant bien plus importante que la demande, les prix ont tendance à chuter.

Le cours du pétrole étant le principal facteur qui détermine le prix du fioul, ce dernier a également chuté de façon spectaculaire au cours du mois de mars.

A quoi faut-il s’attendre au cours des prochaines semaines ?

La clé pour parvenir à rééquilibrer le marché est de limiter la production, ou que la demande reparte à la hausse. Les conséquences de la pandémie de coronavirus sur l’activité économique étant encore loin d’être terminées, il ne faut pas s’attendre de sitôt à un important sursaut de la demande.

Par contre, les pays membres de l’OPEP+ (l’OPEP plus des partenaires comme la Russie) viennent de trouver un accord pour limiter leur production de 10 millions de barils par jour au cours des mois de mai et juin. Cette baisse sera ensuite progressivement diminuée à 8 millions de barils par jour, puis 6 millions de barils par jours. Cette décision importante (10 millions de barils représentent 10% de la production mondiale) pourrait avoir un impact suffisant sur l’équilibre offre-demande.