La place du pétrole et du fioul domestique dans le mix énergétique
Publié le 31/08/2016 à 00h00 mis à jour le 18/02/2021 à 16h25
Au fil des années, la part occupée par le pétrole et par extension du fioul domestique a évolué au sein du mix énergétique français.
Quelle est-elle aujourd’hui ? Comment est-elle vouée à évoluer durant les prochaines années ? Le point sur le mix énergétique français avec Fioulmarket.
Que recouvre la notion de mix énergétique ?
Le mix énergétique, aussi appelé bouquet énergétique, désigne les proportions dans lesquelles sont utilisées les énergies primaires sur un territoire afin de répondre aux besoins des consommateurs. Énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon, gaz de schiste…), nucléaire, énergies renouvelables (biomasse, biogaz, solaire…) : le mix énergétique peut être constitué de plusieurs types d’énergies. Les énergies primaires sont ensuite utilisées à diverses fins, telles que la production de chaleur, de carburant ou encore de froid.
La composition d’un mix énergétique n’est en aucun cas figée dans le temps. De nombreux facteurs influent sur le mix énergétique et le font évoluer au fil du temps. Il s’agit notamment :
- de la quantité de ressources disponibles sur un territoire donné. Par exemple, dans un pays producteur de pétrole, l’or noir occupera généralement une place prépondérante ;
- des besoins énergétiques du pays ;
- des choix politiques des gouvernements en place. On notera ainsi que les énergies renouvelables sont vouées à prendre plus de place au sein du mix énergétique français ;
- de la croissance de la population ;
- de l’évolution des techniques d’extraction/production des énergies ;
- des modes de consommation du pays ;
- de la découverte éventuelle de nouveaux gisements.
La prédominance de certains facteurs fait que le mix énergétique est différent d’un pays à l’autre, mais peut aussi l’être d’une région à l’autre. Ainsi la France n’aura pas le même mix énergétique que l’Allemagne, et celui de l’Île-de-France sera différent de celui de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Quel est le mix énergétique de la France ?
Le bouquet énergétique en France est globalement dominé par l’électricité. Celle-ci provient du nucléaire, de l’hydraulique, du photovoltaïque et de l’éolien.
Le mix énergétique de la France est globalement stable depuis le début des années 2000. Si l’on observe l’évolution des différents types d’énergies, on notera que la part du charbon diminue drastiquement au fil des années, malgré des prix de plus en plus attractifs. Cela est principalement dû à une baisse de la demande. Le gaz connaît également une baisse, par rapport au précédent rapport de 2013, tandis que les énergies renouvelables confirment quant à elles leur place. Leur part ne devrait cesser d’augmenter dans les années à venir dans la mesure où la France est engagée dans le processus de transition énergétique.
Seuls l’électricité et le pétrole affichent une légère hausse. Elle est de l’ordre d’1 % dans le premier cas et d’un Mtep supplémentaire pour le pétrole.
À l’échelle internationale, on retiendra que les énergies fossiles règnent toujours en maîtresses lorsque l’on observe les mix énergétiques des pays. En 2011, elles pesaient toujours 81 % dans le mix énergétique mondial.
Bon à savoir
La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français regroupe plusieurs sous-catégories. Le bois énergie représente 3,8 %, l’hydraulique renouvelable 2,1 %, les biocarburants 1,2 %, les déchets urbains renouvelables à hauteur de 0,4 % et l’éolien avec une part de 0,6 %. Les 1,4 % restant correspondent à d’autres énergies renouvelables de natures diverses.
Mix énergétique, mix électrique et consommation énergétique : les différences
Il arrive que la notion de mix énergétique soit confondue avec le mix électrique ou avec la consommation finale.
Le mix électrique désigne les types d’énergies utilisées dans le cadre de la production d’électricité. Là aussi, plusieurs types d’énergies peuvent entrer en compte et cela dans des proportions toutes aussi différentes.
Pour ce qui est de la consommation d’énergie finale, il s’agit de l’énergie effectivement consommée en bout de course. Cette dernière a, dans la plupart des cas, subit des transformations.
On notera qu’en l’espace de 40 ans, la consommation de pétrole a drastiquement diminué.
1973 | 2014 | |
Pétrole | 85,4 | 60,7 |
Electricité | 13 | 36,8 |
Gaz | 8,7 | 31,3 |
Energies renouvelables | 8,8 | 15,7 |
Charbon | 17,7 | 5,5 |
Total de la consommation d'énergies finale en Mtep | 144,6 | 164 |
En termes de consommation, le fioul domestique représentait 6,4 millions de tonnes en 2014. La moyenne passe à 6,6 millions de tonnes en 2015. Une hausse principalement due à la baisse des prix.
Quel avenir pour le pétrole et fioul dans le mix énergétique français ?
Comme de nombreux pays à travers le monde, la France a amorcé un processus de transition énergétique. Ce dernier a été entériné par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, publiée le 18 août 2015 dans le Journal Officiel.
Cette loi fixe un certain nombre d’objectifs relativement ambitieux pour les années à venir :
- Porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale à l’horizon 2030 ;
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et par quatre entre 1990 et 2050 ;
- Réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 en comparaison avec la moyenne de l’année 2012 ;
- Diminuer de 30 % d’ici 2030 la part d’énergie fossile consommée sur le territoire ;
- Réduire de 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025 ;
- Rénover le parc immobilier afin que les bâtiments correspondent aux normes de BBC (Bâtiment basse consommation) ou autre norme similaire d’ici 2050 ;
- Multiplier par cinq la quantité de chaleur et de froid renouvelables et de récupération livrée par les réseaux de chaleur et de froid à l'horizon 2030.
Ces objectifs s’avèrent relativement ambitieux et en toute logique leur atteinte devrait réduire la place occupée par les énergies fossiles, et donc du pétrole et de ses produits dérivés comme le fioul domestique, dans le mix énergétique français. À l’heure actuelle, il apparaît complexe d’évaluer dans quelle mesure et dans quels délais la part du fioul va diminuer. Toutefois, on peut tabler sur une baisse progressive en raison des nombreux dispositifs mis en place pour inciter les particuliers à réaliser des travaux énergétiques au sein de leur logement. Travaux qui englobent notamment l’installation de chaudières de nouvelle génération, comme les chaudières à condensation ou les chaudières polycombustibles (bois-fioul par exemple), en remplacement des anciens modèles trop énergivores et plus polluants.
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Crédit d’impôt pour la transition énergétique de 30 %, prime bonifiée, TVA à taux réduit de 5,5 %, éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), aides de l’Anah, ou encore aides des collectivités territoriales : de nombreuses aides ont vu le jour au cours des dernières années et permettent aux particuliers de réduire de manière significative le coût d’achat d’une nouvelle chaudière au fioul et celui des travaux indissociables liés.
Outre l’installation de modèles de chaudières au fioul moins énergivores qui permettront de réduire la consommation de fioul sur le territoire à moyen et long terme, le développement des travaux d’isolation est également un facteur à prendre en compte. En effet, un logement mieux isolé est par définition un logement voué à être moins chauffé à l’avenir.
Les changements d’énergie de chauffage au sein des ménages français, comme le fait de passer d’une chaudière au fioul à un appareil de chauffage au bois ou une pompe à chaleur sont d’autres actions qui impacteront nécessairement la part du pétrole, et donc du fioul domestique dans le mix énergétique.
À noter que plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) mis en place par l’État vise 500 000 rénovations de logements à l’horizon 2017.
Dernier élément non négligeable qui pourra impacter la place du fioul dans le mix énergétique : la raréfaction des énergies fossiles sur le long terme et la possible augmentation de leurs prix. En effet, si depuis juin 2014, les prix du pétrole et par extension ceux du fioul sont au plus bas, des augmentations graduelles, avant un retour à la normale ne sont pas à exclure.
La place du pétrole et du fioul domestique au sein du mix énergétique français est a priori vouée à diminuer dans la mesure où la transition énergétique va profondément impacter les modes de production et de consommation des énergies. Si les objectifs fixés dans le cadre de la loi de transition énergétique sont atteints, notamment concernant la part des énergies renouvelables, une nette évolution du mix énergétique devrait pouvoir être notée dans 4 à 5 ans.
Pour aller plus loin :