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Le pétrole au cœur du conflit lybien

Évolutions et tendances des prix moyens du fioul

Publié le 20/10/2016 à 00h00

Le conflit qui déchire la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011, génère aujourd'hui une situation chaotique, où s'entremêlent enjeux politiques, militaires et économiques, aggravés par les luttes pour les importantes réserves pétrolières et gazières du pays.

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Les réserves de pétrole lybien prises en otage

Le chaos : c’est le mot qui définit le mieux la situation qui règne en Libye depuis les premières émeutes qui ont éclaté en février 2011, dans le sillage de la Tunisie. Pour trouver une issue à la guerre civile qui perdure, un long et difficile processus de reconstruction nationale a été engagé.

Les réserves de pétrole de la Libye (48 milliards de barils), les plus importantes en Afrique, placent le pays au 9e rang mondial en termes de réserves d’or noir. La Libye dispose également de gisements de gaz naturel importants (1 600 milliards de m3). La production pétrolière, dont l'exportation constitue la quasi-totalité des recettes de l'État, est toutefois passée de 1,65 million de barils par jour en 2010 à 250 000 en moyenne aujourd'hui, soit une chute vertigineuse de 85 %. Entre-temps, le prix du pétrole a été divisé par deux, entraînant le pays au bord de l'asphyxie financière.

Pourquoi une telle situation ? Dans le conflit libyen, qui dure depuis cinq ans, le pétrole a été pris en otage. Le pays possède en effet six terminaux, dont cinq dans l’Est : Sidra, Brega, Ras Lanouf, Brega (une région appelée le « croissant pétrolier ») et Tobrouk. Une concentration qui favorise les convoitises de plusieurs groupuscules.

Le pétrole, clé de la résolution du conflit libyen

L'actuel gouvernement libyen basé à Tripoli, mis en place en mars 2016 et dirigé par Faïez Sarraj avec le soutien des pays occidentaux et de l'ONU, doit faire face à plusieurs groupes armés qui utilisent les installations pétrolières comme moyen de pression pour obtenir de l’argent de l’État et surtout posséder un avantage stratégique. Le groupe État islamique (EI), qui a pendant deux ans occupé la région de Syrte avant d’en être récemment expulsé, a lui pratiqué le principe de la « terre brûlée », en détruisant des installations pour tenter de mettre le pays à genoux.

Le principal rival du gouvernement reste le général Khalifa Haftar, à la tête de l'Armée nationale de libération (ANL), qui s'est emparé du « croissant pétrolier » en septembre dernier. Une action qui lui donne un avantage politique et militaire majeur car 60 % du pétrole libyen est exporté à partir de cette région. Cet avantage n’est toutefois pas économique, car toute tentative de sa part d’exporter du pétrole sans collaborer avec le gouvernement de Tripoli, qu'il juge lui-même illégitime, serait considérée illégale par l'ONU.

Au cours des prochains mois, la résolution de la situation politique et économique du pays dépendra en partie de la nature des relations entre le général Haftar et le gouvernement de Faïez Sarraj. Une rivalité qui pourrait être aggravée par les enjeux posés par les réserves de pétrole du pays. 

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