Le prix du fioul en dents de scie en mars 2023

Après avoir été fortement orienté à la baisse en février, le prix du fioul s’est montré volatile en mars, oscillant entre 1 253 et 1 273 euros les 1 000 litres. Il a enregistré deux semaines de hausse, puis deux de baisse avant de grimper de nouveau en fin de mois. Il suit les cours du pétrole, tiraillés par des vents contraires : sanctions sur le pétrole russe, réduction de la production par l’OPEP, redressement des taux directeurs, crise bancaire… On fait le point.

Comment a évolué le prix du fioul en mars 2023 ?

Après la forte baisse du mois de février (- 120 euros), le prix du fioul a connu un mois de mars en dents de scie. Il a d’abord enregistré deux semaines de hausse consécutives avec un prix moyen de 1 270 euros les 1 000 litres (+ 23 euros sur une semaine) le 6 mars, et de 1273 euros, le 13 mars (+ 3 euros). Le 20 mars, le prix du fioul a enregistré une baisse significative (1 257 euros, - 16 euros), qui s’est poursuivie la semaine du 27 mars (1 253 euros, - 4 euros). Le prix du fioul est reparti à la hausse à la toute fin du mois pour s’établir à 1 256 euros (+ 3 euros) lundi 3 avril.

Comment expliquer les variations des prix du fioul ?

Le fioul étant un produit dérivé du pétrole, ses prix sont liés aux évolutions des cours de l’or noir. La hausse des deux premières semaines s’explique ainsi par plusieurs phénomènes. Tout d’abord, les sanctions imposées à la Russie, qui réduisent l’offre et ralentissent les transactions. Ensuite, la reprise de l’économie chinoise après trois ans de politique zéro Covid des plus strictes, qui a fait grossir la demande. Enfin, la politique de la Banque centrale américaine, la Fed, a également fait souffler le chaud et le froid sur les cours. Le niveau de relèvement des taux directeurs, qui vise à lutter contre l’inflation, influe sur les cours.

La baisse du prix du fioul sur la semaine du 20 mars s’explique aisément par la réaction des marchés à la crise bancaire qui touche les États-Unis. Trois banques ont fait faillite, et les yeux étaient rivés sur les actions du Crédit Suisse, qui a fait craindre que l’Europe soit également touchée. La crise bancaire, couplée à l’annonce, par le ministre américain de l’Énergie, de ne racheter du pétrole brut que d’ici un an pour renflouer les réserves stratégiques, expliquent que la baisse se soit poursuivie la semaine suivante. Au début de cette dernière, plusieurs éléments ont cependant tiré les cours du pétrole vers le haut : dollar faible, réduction volontaire de la production de pétrole par la Russie et baisse des réserves d’essence plus forte que prévu aux États-Unis.

C’est d’ailleurs bien la faiblesse du dollar, ainsi que le blocage en Irak (la Turquie ne peut plus importer de pétrole en provenance du Kurdistan irakien, qui était en partie exporté vers l’Europe) qui expliquent que les cours du pétrole, et donc les prix du fioul, soient repartis à la hausse à la toute fin du mois.

Prix du fioul : à quoi s’attendre dans les mois à venir ?

Après un mois de janvier où les prix se sont montrés volatiles, une forte baisse en février et un mois de mars indécis, à quoi s’attendre dans les prochains mois ? Entre la guerre en Ukraine, la crainte d’une récession mondiale et l’OPEP qui a décidé de réduire drastiquement sa production à partir de mai, il est difficile de se prononcer. Cependant, depuis le début de 2023, le prix du fioul oscille entre 1 250 et 1 381 euros les 1 000 litres, loin des pics que l’on a connus après le déclenchement de la guerre en Ukraine, en mars 2022, à plus de 1 700 euros.

Les prix Fioulmarket en mars 2023

Retrouvez l’évolution des prix du fioul au cours de l’année 2022.