Hausse des prix du fioul domestique et situation critique dans la région Grand Est
Publié le 08/11/2018 à 10h34 mis à jour le 25/01/2021 à 16h28
Avec un contexte géopolitique tendu, et des taxes de plus en plus lourdes dans la facture énergétique, le prix du fioul domestique atteint de nouveaux records. Il est aujourd’hui affiché à 969 euros pour 1000 litres de fioul. La région Grand Est est particulièrement touchée par cette hausse, avec des prix qui sont à 1013 euros pour 1000 litres de fioul acheté, soit plus d’un euro le litre. La région subit actuellement de graves problèmes d’approvisionnement fluviaux, ce qui a une incidence sur l’offre énergétique, et donc sur le prix du fioul.
Le niveau du Rhin diminue à cause de l’été indien et des conditions météorologique
Le niveau du Rhin a incroyablement chuté en raison du déficit de pluies observé depuis plusieurs semaines. Normalement à une hauteur de plus de deux mètres, le niveau de l’eau est descendu à moins d’1m50 par endroits. En Allemagne, il a même atteint un niveau historiquement bas, avec seulement 77 centimètres de profondeur observés à Cologne par exemple. Les conséquences sont inévitables : les bateaux ne peuvent plus avancer correctement, de peur de racler les sols du fleuve, et le port de Strasbourg est quasiment vide. Certains arrivent cependant à faire leurs livraisons en bateau, mais avec des cales beaucoup moins pleines. Cette situation impacte directement l’offre de fioul dans la région.
— Météo Suivi Alsace (@msa6768) 14 octobre 2018
On peut rajouter à ce problème logistique l’impact de la géopolitique actuelle sur les prix, notamment les sanctions américaines sur l’Iran, qui sont intervenues le 5 novembre dernier. Cet événement a entrainé à lui seul une spéculation financière sur le marché pétrolier, étroitement lié à celui du fioul domestique.
Les conséquences de tous ces éléments ont eu pour incidence une hausse des prix plus importante dans le Grand Est que dans les autres régions françaises.
Quand peut-on prévoir une amélioration de la situation ?
Pour lors, il est impossible de prédire un possible retour à la normale. Les résorbassions dépendront en grande partie des prochaines précipitations dans le Nord-Est.
Plusieurs solutions ont été mises en place pour limiter les dégâts de l’offre de fioul dans la région. Avec une baisse du trafic fluvial de plus de 10%, les exportateurs pétroliers n’ont pas eu d’autres choix que de déporter leurs livraisons sur voies terrestres. "On observe des transferts de chargement vers le rail, notamment pour les produits pétroliers ou les conteneurs, mais comme le nombre de wagons n'est pas extensible, le chargement est parfois basculé vers la route. Ce sont 3 à 4.000 poids lourds en plus sur les routes" comme l’affirme France Bleu. Les experts de Météo France craignent même une nouvelle baisse des niveaux du Rhin dans les prochains jours.
Si aucune autre solution n’est trouvée d’ici là, et que les précipitations restent à des niveaux aussi faibles, la situation pourrait très bien s’enliser. Le scénario le plus pessimiste serait un retour à la normale au début du printemps prochain, empêchant les Français de cette région de se chauffer correctement cet hiver.