Coronavirus : comment l’épidémie influence-t-elle le prix du fioul domestique ?
Publié le 04/03/2020 à 10h04
A la fin de l’année 2019, un nouveau virus est apparu en Chine, impactant durement l’économie du pays. Aujourd’hui, la maladie s’étend au monde entier. En quoi influence-t-elle le prix du fioul ?
On le sait, le prix du fioul dépend de nombreux facteurs et certains événement survenant dans le monde peuvent l’impacter assez significativement. C’est ce qui se passe actuellement avec l’épidémie de coronavirus.
Le prix du fioul, lié au cours du pétrole
Pour comprendre le lien entre cette épidémie et le prix du fioul, il faut d’abord revenir sur les facteurs qui influencent le prix du fioul. Ceux-ci sont multiples :
les taxes ;
les coûts de fabrication ;
les coûts de transport et de distribution ;
la marge du distributeur.
Cela dit, le principal facteur qui détermine le prix du fioul n’est autre que le cours du pétrole. Autrement dit, lorsque le cours du pétrole chute, le prix du fioul descend lui aussi. A l’inverse, un cours du pétrole élevé entraînera une hausse du prix du fioul.
Le rôle de l’offre et la demande
Il reste à savoir ce qui peut faire évoluer le cours du pétrole. Un élément principal peut être pointé à ce niveau : l’équilibre en l’offre et la demande. Cette loi économique basique est en effet également à l’œuvre en ce qui concerne l’or noir. Quand l’offre est plus importante que la demande, les prix ont tendance à baisser, et inversement.
Notons que de nombreux éléments peuvent influencer cet équilibre :
la croissance économique mondiale ;
les crises, guerres et tensions touchant des pays producteurs ;
les catastrophes naturelles ;
etc.
Le coronavirus a fait chuter la demande
Depuis le début du mois de janvier, c’est-à-dire depuis le début de la crise du coronavirus, on a assisté à une baisse spectaculaire du prix du fioul. Alors que 1000 litres de fioul domestique s’échangeaient contre 948 euros le 1er janvier, la même quantité ne coûte plus aujourd’hui que 848 euros, soit 100 euros de moins.
Cette chute des prix s’explique assez facilement. Elle suit tout simplement la baisse importante du cours du pétrole sur la même période. Celle-ci est due à la quasi paralysie de l’économie chinoise depuis le début de la crise du coronavirus. En effet, en raison du caractère hautement contagieux de ce virus, certaines villes d’envergure ont été entièrement confinées et les voies de communication ont été partiellement bloquées.
Cela signifie qu’une bonne partie de l’activité économique chinoise tourne au ralenti. Or, celle-ci est l’une des plus importantes consommatrices de pétrole au monde. Lorsque l’économie chinoise ralentit, la demande mondiale en pétrole se réduit donc automatiquement, de manière assez importante. Dans un contexte où l’offre reste très importante – notamment parce que la production américaine continue à battre des records – on assiste donc à un déséquilibre entre une suroffre et une demande en baisse, ce qui entraîne une chute des prix.
L’OPEP doit se réunir au début du mois de mars pour décider de la prolongation et de l’intensification de la limitation de sa production de pétrole. Cela dit, il est probable que cette mesure ne suffise pas à rétablir complètement l’équilibre entre l’offre et la demande. |