Comment et pourquoi l’accord de l’OPEP soutient les cours du fioul domestique

Visant à rééquilibrer le marché pétrolier, l’accord de limitation de la production conclu par l’OPEP et ses pays partenaires en novembre 2016 semble aujourd’hui porter ses fruits. Les cours pétroliers sont en hausse, les prix du fioul aussi.

Illustration : logo de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole). 

Alors qu’ils avaient touché un creux début 2016, les cours du fioul domestique ont désormais repris le chemin de la croissance. Depuis plusieurs mois, cette tendance haussière s’est même accélérée. Le prix fioul a ainsi progressé de plus de 30 % au cours des six derniers mois. Sur un achat de fioul de 1.000 litres, cette évolution représente une hausse d’un peu plus de 200 euros pour le client.

L’augmentation des cours du fioul domestique est principalement liée à celle des prix du pétrole, eux-mêmes soutenus par l’accord conclu entre les membres de l’OPEP et plusieurs pays partenaires au sujet du gel de la production. Pour bien comprendre la situation, un petit rappel des faits s’impose.

Les cours du pétrole et du fioul domestique d’abord tirés vers le bas

Mi-2014, les prix du pétrole ont entamé une baisse significative, jusqu’à atteindre leurs plus bas niveaux en janvier 2016. En un an et demi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, utilisé comme référence pour fixer le cours du fioul domestique en Europe, est passé de 110 dollars à moins de 30 dollars. Les prix du fioul se sont alignés, diminuant de 890 euros pour une commande de 1.000 litres à 580 euros, soit plus de 300 euros de moins.

Plusieurs facteurs ont expliqué ce fléchissement :

• un recul de la demande mondiale,
• la levée des sanctions sur l’Iran qui, en revenant sur la scène pétrolière, a contribué à accroître l’offre disponible ;
• l’intensification de l’exploitation du pétrole de schiste aux Etats-Unis ;
• l’augmentation de la production de l’OPEP, afin de tenter de déstabiliser celle de son concurrent américain.

L’accord de l’OPEP, pour désengorger le marché

Face à cette chute des prix du pétrole, les membres de l’OPEP ont décidé de réagir. En novembre 2016, ils signaient, en collaboration avec d’autres grands pays producteurs, tels que la Russie, un accord historique visant à réduire, dès le mois de janvier suivant, leurs quotas de production journalière. L’objectif ? Rééquilibrer le marché pétrolier afin de booster les prix, enlisés à cause de stocks trop importants.

Si cette décision a entraîné un regain des prix du brut dans les semaines suivant son annonce, la progression n’a pas été vraiment durable. Les Etats-Unis continuant à inonder le marché, les efforts consentis par le cartel ont été peu visibles et les stocks mondiaux ont même augmenté.

Stocks de pétrole en baisse, cours du fioul domestique en hausse

L’OPEP n’en a pas pour autant dit son dernier mot. Prévu initialement pour une durée de six mois, l’accord a été prolongé à deux reprises :

• en mai 2017, pour une durée de neuf mois ;
• en novembre 2017, pour toute l’année 2018 encore.

Certains analystes se disaient sceptiques quant au respect de l’accord conclu. Il a finalement jusqu’ici été bien tenu par tous les pays signataires. Petit à petit, l’offre se resserre, ce qui dope les cours pétroliers. Le baril de Brent a ainsi clôturé l’année 2017 au-dessus de 60 dollars, un montant qu’il n’avait plus enregistré depuis juin 2015.

Ce 15 janvier 2018, il a même atteint les 70 dollars. Les cours du fioul domestique n’ont pas tardé à suivre, dépassant les 850 euros pour une commande de 1.000 litres depuis la fin du mois de décembre.

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