Biofioul : une alternative au chauffage au fioul conventionnel ?

Utilisé par près de 4 millions de ménages, le fioul domestique est la troisième énergie de chauffage en France. Bien qu’il s’agisse d’un combustible aux multiples avantages, il présente néanmoins un bilan carbone défavorable, si bien que l’État a pris la décision d’interdire les nouvelles installations de chaudières fonctionnant au fioul depuis le 1er juillet 2022. Pour le remplacer, les professionnels misent sur le biofioul, à base de colza. Explications.

Qu’est-ce que le biofioul ?

Depuis 2005, la politique énergétique menée en France vise à faire disparaître progressivement les énergies fossiles, à l’image du fioul domestique et du gaz, très polluants.

Pour répondre aux nouvelles réglementations, les distributeurs de combustibles s’activent à développer des alternatives plus vertes. C’est le cas du biofioul F30, mis sur le marché en 2022 pour alimenter les nouvelles chaudières fioul.

Le biofioul F30 est un combustible composé d’un mélange de fioul domestique (70 %) et d’ester méthylique d’acide gras (EMAG) de colza (30 %), une plante couramment cultivée dans l’Hexagone.

Le développement de ce bioliquide se développerait en plusieurs temps et permettrait de passer au F50 (50 % de fioul domestique et 50 % d’EMAG de colza) d’ici 2025-2030, avec un objectif de commercialiser du F100, un bioliquide 100 % vert et renouvelable, d’ici 2040.

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Biofioul : des débuts timides

Lancée il y a un an, l’offre de biofioul F30 fait une entrée timide sur le marché du chauffage domestique. Les volumes écoulés atteignent tout juste les 5 000 mètres cubes par an, contre 5 millions pour le fioul domestique traditionnel. Cela représente une production d’huile de 1 500 à 3 000 hectares de colza, selon la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C).

Les professionnels pointent plusieurs freins :

• Le prix du biofioul, qui est 15 % plus cher que le fioul. Pour pallier cet obstacle, la FF3C entend plaider auprès des pouvoirs publics pour qu’il y ait une incitation fiscale afin de réduire l’écart de prix entre les deux.
• L’adaptation des anciennes chaudières, pour les rendre compatibles avec le biofioul. Pour ce faire, il est nécessaire de changer le brûleur et d’effectuer une modification sur la ligne d’injection. Un investissement qui coûte « moins de 1 000 € », souligne Éric Layly, président de la FF3C, mais qui peut s’avérer onéreux au vu du contexte économique incertain et de l’inflation toujours élevée.

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Quels sont les avantages des chaudières biofioul ?

Sur le marché, il existe plusieurs modes de chauffage écologiques (chauffage au bois, pompe à chaleur, chauffage solaire, etc). Si vous vous chauffez actuellement au fioul, adapter votre chaudière au biofioul peut s’avérer être un excellent investissement.

Parmi les avantages des chaudières fonctionnant au biofioul, on peut citer :

• Un gain écologique : en diminuant de moitié les émissions de gaz à effet de serre, le biofioul présente un meilleur bilan environnemental. Sa combustion produit également moins de particules fines et d’oxydes d’azote (NOx), toxiques pour l’Homme et l’environnement.
• Un meilleur rendement : selon certaines études, le biofioul offrirait un meilleur rendement énergétique, notamment en cas de basses températures (jusqu’à -17°C contre 4° pour le fioul ordinaire classique).
• Une indépendance énergétique : le colza présent dans le biofioul est majoritairement produit dans l’Hexagone. En plus d’offrir de nouveaux débouchés aux agriculteurs, la France ne dépendrait plus des importations pour produire son énergie. De quoi réduire drastiquement l’empreinte carbone, ainsi que les prix de distribution auprès des ménages.