120 € de moins en février : le prix du fioul au plus bas depuis un an

Le prix moyen des 1 000 litres de fioul a perdu presque 120 euros au cours du mois de février, le faisant redescendre à son plus bas niveau depuis un an. Cette baisse s’explique par un contexte mondial morose avec, notamment, des incertitudes quant à la demande en or noir et le relèvement des taux directeurs pour contrer l’inflation. Explications.

Le prix du fioul en nette baisse en février 2023

Après un mois de janvier en dents de scie, février a été marqué par une baisse constante du prix du fioul. Alors que, le 30 janvier 2023, il s’établissait à 1 366 euros les 1 000 litres, il a perdu 119 euros en un mois, pour atteindre 1 247 euros les 1 000 litres le 27 février. Il atteint les paliers de 1 293 euros le 6 février, 1 267 euros le 14 février et 1 259 euros le 20 février. Il faut remonter un an en arrière pour trouver un prix du fioul aussi bas.

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Comment expliquer cette baisse du prix du fioul ?

Le fioul est un produit dérivé du pétrole. Son prix varie donc en fonction des évolutions des cours du pétrole. Sur le mois de février, celui-ci a eu tendance à baisser, malgré les habituelles fluctuations. Au 31 janvier, le baril de Brent s’échangeait aux alentours de 85 dollars, contre environ 82 dollars le dernier jour de février. Le WTI a terminé le mois de janvier aux alentours de 79 dollars et se situe aujourd’hui autour de 76 dollars.

La baisse de la première semaine de février (- 8 %) s’explique par une demande en berne. En cause, un hiver anormalement doux aux États-Unis et en Europe et une augmentation de la consommation chinoise qui se fait toujours attendre, malgré la réouverture du pays après trois ans de politique zéro Covid. De plus, face à l’inflation, la Banque centrale américaine, la Fed, a relevé ses taux directeurs, ce qui a généralement pour conséquence de ralentir l’économie.

La deuxième semaine de février, l’or noir s’est un peu relevé car les marchés ont craint une pénurie d’offre (baisse de la production russe et tremblement de terre en Syrie et en Turquie qui a endommagé des infrastructures). Pas suffisamment, cependant, pour se répercuter sur le prix du fioul, qui a continué à baisser. Cette baisse s’est poursuivie la semaine du 20 février. Les États-Unis ont effectué une ponction massive de pétrole dans leurs réserves stratégiques, ce qui a augmenté l’offre et, automatiquement, fait baisser les cours.

La dernière semaine de février, quant à elle, a été marquée par une légère baisse des prix du fioul. En effet, si certains éléments ont tendance à tirer les cours du pétrole vers le bas (hausse des taux d’intérêt, retour incertain de la consommation chinoise, augmentation des stocks de brut américains), d’autres jouent l’effet inverse. En particulier la baisse de la production russe et la crainte quant à la pénurie d’offre, ravivée par le premier anniversaire de la guerre en Ukraine, le 24 février.

Prix du fioul : à quoi s’attendre dans les mois à venir ?

Il y a un an, le prix du fioul s’envolait avec le début de la guerre en Ukraine. Le 1er mars 2022, il s’affichait à 1 249 euros, et grimpait à 1 381 euros le lendemain. Le conflit ukrainien continue d’influencer fortement les cours de l’or noir. Toutefois, ce n’est pas la seule donnée à prendre en compte.

Les cours du pétrole, et donc ceux du fioul, font face à des vents contraires. D’un côté, les observateurs s’interrogent sur la demande (reprise incertaine en Chine, crainte d’une récession mondiale, hiver très doux…). De l’autre, des craintes pèsent sur l’offre, en raison notamment de la baisse de la production russe en réponse aux sanctions occidentales.

Cependant, certains analystes estiment que le baril de pétrole ne devrait finalement pas atteindre les 100 dollars, comme estimé en décembre, ou alors simplement à la fin de l’année.

Les prix Fioulmarket en janvier 2023

Retrouvez l’évolution des prix du fioul au cours du mois de février 2023.