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Existe-t-il un prix idéal du baril de pétrole ?

Actualités du fioul

Publié le 18/03/2016 à 00h00 mis à jour le 31/01/2024 à 17h20

Quand le prix du baril de pétrole augmente, la panique générale touche les bourses. Lorsque son prix chute, est-ce pour autant l’annonce d’une bonne nouvelle ? Actuellement, le cours de l’or noir se situe autour des 30 $ le baril. Quels paramètres déterminent le prix du baril de pétrole ?

Existe-t-il un prix idéal du baril de pétrole ?

Le prix du baril de pétrole : trop élevé ou trop bas ?

En 2012, le prix du baril de pétrole oscillait entre 90 et 110 $. Son coût était jugé trop élevé et une baisse paraissait impossible. Pourtant, ces derniers mois, son prix avoisine les 30 $, une valeur qui est maintenant considérée comme trop faible.

Qui régule le prix du baril de pétrole ?

Personne. Le prix du pétrole est fixé par la loi de l’offre et de la demande. Aujourd’hui, la production de barils de pétrole dépasse la demande mondiale à cause de l’exploitation de gisements de pétrole de schiste aux États-Unis et au retour du pétrole iranien sur le marché mondial. Les pays producteurs de pétrole ne sont plus en position de force pour imposer leur prix. Néanmoins, les consommateurs ne profitent pas tous des effets de cette baisse. En effet, pour acheter du pétrole, il existe deux solutions :

  • changer sa monnaie pour la devise du pays producteur ;
  • réaliser la transaction en dollar américain.

Or, la politique monétaire américaine privilégie un dollar fort : quand le dollar est fort, le coût du pétrole baisse. Cette équation a des conséquences sur l’économie des pays émergents : leur dette en dollars augmente dès qu’ils achètent du pétrole.

> A lire aussi : Prix du pétrole : comment sont-ils fixés ?

Une concurrence internationale

Même si le prix du baril de pétrole est à 30 $ et n’est pas rentable, les pays de l’Opep ne réduisent pas la production de pétrole afin de conserver leurs parts de marché et pour faire face à la concurrence du pétrole de schiste américain. Aucune entente n’existe entre les pays producteurs.
Chaque pays n’a pas la même capacité à absorber les effets de la baisse du cours du pétrole. Si les pays du Golfe peuvent se permettre le luxe d’une période d’absence de rentabilité, le Venezuela, l’Algérie ou le Nigéria risquent de connaître des tensions sociales et économiques car leur rente pétrolière chute. De plus, les opérateurs pétroliers n’investissement plus : les installations actuelles suffisent à satisfaire la demande internationale.

Entre 55 et 80 $ : le prix idéal du pétrole

En Europe, un prix à la pompe bas signifie plus de pouvoir d’achat, plus de consommation, plus de croissance. Alors pourquoi augmenter le prix du baril de pétrole ? Le plongeon du cours du pétrole a des conséquences sur les opérateurs qui, comme Schlumberger, annoncent des licenciements pour faire face à la baisse de leur rentabilité. Des analystes craignent même des faillites : certaines entreprises sont très endettées. Ensuite, l’absence de stabilité des prix participe à la mauvaise santé économique des pays producteurs : un prix plus haut garantit la santé économique. Ce prix doit cependant ne pas être trop élevé pour être acceptable du côté des acheteurs. Jozef Toth, président du Conseil mondial de l’Énergie (CME), estime que le prix idéal du baril de pétrole se situerait entre 55 et 80 $.

 

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